En réanimation, l'insuffisance rénale aiguë (IRA) est généralement liée à une tubulopathie ischémique. La méconnaissance des autres causes d'IRA, dont certaines sont accessibles à un traitement spécifique, peut mettre en péril la survie rénale et la survie du patient. La place de la ponction biopsie rénale (PBR) dans la prise en charge de l'IRA est débattue et peu de données sont disponibles en réanimation. La PBR n'est pas requise si l'IRA est due à un obstacle urinaire ou à une thrombose vasculaire. Lorsque le mode de présentation de la nécrose tubulaire aiguë est typique, la PBR n'est pas indiquée. La PBR sera discutée dès la phase initiale lorsque l'IRA est d'installation lente ; lorsque l'IRA est associée à des manifestations extrarénales ou à des anomalies cliniques ou biologiques évocatrices d'une glomérulopathie, d'une tubulopathie interstitielle, d'une microangiopathie ; lorsque l'étiologie de l'IRA est indéterminée. L'hypertension artérielle et les troubles de la coagulation non contrôlés, les tumeurs du rein, l'anévrisme de l'artère rénale, le rein unique ou malformé, les abcès périrénaux et la pyonéphrose contre-indiquent la réalisation de la PBR. Le contrôle de l'hypertension artérielle, la correction des troubles de la coagulation et le maintien d'un hématocrite supérieur à 30 % sont les principales précautions à respecter lors de la réalisation d'une PBR. En réanimation, la PBR percutanée est effectuée sous échographie avec un pistolet de 18 G. Après sa réalisation une surveillance rapprochée des paramètres vitaux et de l'aspect des urines est nécessaire pendant 24 heures. L'hématocrite est contrôlé à la 6 e et à la 24 e heure. En cas de contre-indication à la PBR percutanée, la PBR chirurgicale est l'alternative classique ; la voie d'abord transjugulaire peut également être proposée.
Acute renal failure (ARF) in intensive care unit patients is mostly due to ischemic acute tubular necrosis. ARF may have numerous other etiologies and the timely institution of the appropriate treatment for some causes may preserve renal function and improve outcome. The role of renal biopsy (RB) in the diagnosis and prognosis of ARF is debated and only few data have been published on this topic in ICU patients. RB is unnecessary when ARF is due to urinary tract obstruction, to vascular obstruction, and to acute tubular necrosis. The use of RB in the early phase of ARF is usually considered in patients with extrarenal manifestations suggesting the possibility of a systemic disease, in patients with a clinical evaluation and biological findings suggesting a glomerulonephritis, an acute interstitial nephritis or a microangiopathy, and in the absence of an obvious cause of ARF. The contraindications to RB included uncontrolled hypertension, cysts and tumors in the kidney, renal artery aneurysm, uncontrolled hemorrhagic diathesis, single or malformative kidney, perinephric abcess, and pyonephrosis. The precautions in performing RB included correcting arterial hypertension, normalizing coagulation and keeping hematocrit over 30%. The technique of RB in ICU patients is quite similar to the standard procedure and use of 18-gauge automated needle with real time ultrasonography guidance is recommended, making the procedure safer. Following the biopsy, blood pressure and pulse rates should be monitored and urines samples should be checked for possible macroscopic hematuria. The patient hematocrit should be checked 6 hours and then 24 hours after biopsy. In patients with contraindications open renal biopsy is a safer procedure. Recently, the transjugular renal biopsy technique was reported to be a relatively safe, reliable and minimally invasive procedure with an excellent diagnostic yield in high risk patients.