Depuis plusieurs années, la prise en charge des troubles minéraux et osseux (TMO) de la maladie rénale chronique a évolué. L’impact de ces changements sur les TMO au moment et après la transplantation rénale (TR), et particulièrement sur l’incidence fracturaire n’a pas été évalué. L’hyperparathyroïdie persistante après la TR est un facteur de risque fracturaire important.Les TMO et leurs traitements ont été analysés lors de la première année de TR chez 141 patients adultes transplantés successivement en 2009–2011 dans notre centre et comparés à 152 patients transplantés cinq années plus tôt (2004–2006).Au moment de la TR, les concentrations de PTH intacte étaient significativement plus basses (médianes : 334 vs 239ng/L) et plus souvent dans les cibles KDIGO dans la cohorte récente ; la prévalence de l’insuffisance en vitamine D native était réduite (60 vs 94 %). Le groupe récent était plus souvent traité par cinacalcet (33 vs 4 %) et par vitamine D native (39 vs 10 %). La première année, la prévalence de l’hyperparathyroïdie persistante (PTH>130ng/L) était diminuée (25 % vs 38 % à un an, p=0,023) avec des marqueurs du remodelage moins élevés et une concentration en 25 OH-vitamine D deux fois plus élevée et proche de 30μg/L. L’incidence fracturaire à un an était trois fois plus basse (3,3 % vs 9,1 %, p=0,036). Les patients avec une ostéoporose prégreffe avaient été trois fois plus traités par bisphosphonates. Le risque fracturaire semble plus important chez les patients avec une ostéopénie prégreffe (p=0,064).L’évolution de la prise en charge des TMO-MRC est associée à une amélioration des résultats la première année de transplantation rénale avec une réduction de l’incidence fracturaire, de l’hyperparathyroïdie persistante et de l’insuffisance en vitamine D native. Un traitement précoce par bisphosphonate doit être considéré dans cette période chez les patients à risque fracturaire élevé traités par corticoïdes.