L’administration en prédialyse des Agents stimulant l’érythropoïèse (ASE) est faite soit par le patient, ou sa famille, soit par une infirmière (IDE). Beaucoup d’efforts ont été faits afin d’inciter les patients à s’auto-injecter l’ASE : éducation thérapeutique, stylos, cartouches pré-remplies. Cependant, à notre connaissance, de rares études ont regardé la faisabilité des auto-injections d’érythropoïétine (EPO) en prédialyse, mais aucune étude ne s’est jusqu’à présent intéressée au mode réel d’administration des ASE en prédialyse hors protocoles.Il s’agit d’une étude observationnelle, épidémiologique, prospective et multicentrique. Un questionnaire décrivant les habitudes d’injection d’ASE et de surveillance a été rempli au cours d’une consultation incluant une prescription d’ASE par des néphrologues tirés au sort dans toutes les régions françaises. Les coûts (en euros) ont été estimés sur la base du prix de l’unité de dose de chaque spécialité et du coût d’une visite d’IDE, et comparées par un test de Wilcoxon.Sur une période de 6 mois, 143 fiches ont été collectées, dont 53 % d’hommes et 38,6 % de patients diabétiques. L’âge moyen est de 66,4 ± 16,9 ans. L’estimation moyenne du débit de filtration glomérulaire (DFG, selon l’équation MDRD) est de 22,8±11,6 mL/min/1,73 m 2 . Les ASE utilisés sont : Aranesp ® (50,3 %), Mircera ® (36,3 %), NeoRecormon ® (10,5 %), Eprex ® (2,1 %) et Retacrit ® (0,7 %). L’injection est pratiquée, dans 70,2 % des cas, par une IDE, 24,8 % par le patient et 4,9 % par le conjoint, sans différence selon l’ASE utilisé (p=0,24), le sexe (p=0,81) et l’existence ou non d’un diabète (p=0,78). Il existe significativement plus de patients qui s’injectent eux-mêmes leur ASE dans le groupe de patients actifs (56,8 % versus 34,7 % ; p=0,0002). Pour 86,7 % des patients, l’injection est faite à domicile, et 42 % des patients ressentent une amélioration de leur état général de quelques heures à 45 jours après l’injection. L’hémoglobine moyenne est à 11,4±1,3 g/dL (8,4–14,4) au moment de la consultation et la ferritinémie moyenne est à 229±211 UI/mL (6–1170). De façon non surprenante, à coût d’ASE égal, le recours à une IDE est significativement plus cher (p=0,0016).Cette étude de pratique permet de souligner le peu de patients prenant en charge eux-mêmes leurs injections d’ASE, et la place importante que prend l’infirmière en prédialyse. Le recours à l’IDE ne permet pas une indépendance des patients face à leur maladie et génère un coût non négligeable. Des efforts d’éducation thérapeutique en prédialyse doivent certainement encore être faits.
Erythropoiesis Stimulating Agents (ESA) are largely prescribed before dialysis stage to chronic kidney disease patients. In accordance to current international guidelines, lots have been made by pharmacological companies in order to improve self management of ESAs: subcutaneaous administration, pencil devices, mutidose cartridges, low injection volume, very fine needles, once a month injections but none is currently known on the percentage of patients who actually do self administration of ESAs.We conducted a simple prospective questionnaire study in different nephrology departments in France, on pre-dialysis patients. Questionnaires have been fulfilled by randomly selected French nephrologists during visits with outpatients treated by ESA. Costs have been evaluated by ESA and nurse visit direct costs in euros and compared by a Wilcoxon test.Within 6 months, 143 questionnaires of outpatients have been completed. The characteristics of the population are as followed: 53% men, mean age 66.4±16.9 y/o, 38.6% of diabetics, mean estimated Glomerular Filtration Rate (eGFR by MDRD formula) 22.8±11.6 mL/min/1.73 m 2 . ESAs are prescribed as follow: Aranesp ® (50.3%), Mircera ® (36.3%), NeoRecormon ® (10.5%), Eprex ® (2.1%) and Retacrit ® (0.7%). ESA self administration concerns only 24.8% of the patients their while most of the patients (70.2%) ask a nurse for injection without any differences between ESAs (P=0.24), sex (P=0.81) or presence of diabetes (P=0.78). ESA self administration is more frequent for working patients (56.8% versus 34.7%; P=0.0002). Moreover, for 86.7% of the patients, nurse comes at home and in 60% of the cases only for this injection. Finally, 42% of the patients feel improvement as soon as a couple of hours after injection whatever ESA used (0–45 days). In addition, mean haemoglobin level is 11.4±1.3g/dL, mean ferritinemia is 229±211UI/mL. Non surprisingly, nurse injection regimen is more expensive than self injection (P=0.0016).This simple questionnaire shows that despite efforts made to improve ESA self administration, a minority of patients are in fact proceeding to ESA self administration. Asking for a nurse, does not help patient to be independent, and increases health cost. Efforts have to be made in order to help patients for ESA self administration.