Certains effets indésirables décrits dans les notices ou sur internet peuvent modifier l’adhésion thérapeutique des patients et parfois les inciter à stopper le traitement prescrit. Nous avons évalué si les patients lisaient les notices ou cherchaient des informations sur internet et quel en était l’impact.Un questionnaire était proposé aux patients en salle d’attente de consultation néphrologique incluant le questionnaire d’observance proposé par Girerd [1]. Trois cent quarante patients insuffisants rénaux ont rempli anonymement les questionnaires dans quatre centres de consultation.Soixante pour cent étaient des hommes, l’âge moyen était de 67,4ans, le BMI moyen de 28,9kg/m2, et 89,5 % prenaient des médicaments antihypertenseurs. Parmi les patients, 65,1 % lisent la notice, 11,9 % ont stoppé ou n’ont pas pris un médicament suite à la lecture de la notice, 14,5 % recherchent des informations complémentaires sur internet, 6,3 % ont arrêté un traitement après avoir lu ces informations, 3 % reconnaissent un oubli de prise médicamenteuse, 5,6 % déclarent une panne de traitement, 41 % déclarent prendre parfois leur traitement en retard, 17,6 % déclarent des « trous de mémoire » qui ont empêché la prise du traitement, 10 % estiment que leur traitement leur fait parfois plus de mal que de bien et 37,5 % trouvent qu’ils ont trop de comprimés. Les patients qui ont arrêté ou n’ont pas commencé leur traitement après lecture de la notice sont surtout des femmes (56,4 %, p=0,1), plus jeunes (64,2ans, p=0,27). Ils lisent aussi sur internet (25,6 %) et 33,3 % ont arrêté ou non pris un traitement suite à une lecture sur internet (p<0,001). Parmi ceux qui lisent des informations sur internet, 91,5 % lisent la notice (p<0,001). Parmi les moins de 50ans : 46 % lisent la notice (p=0,04), 10,5 % stoppent ou ne prennent pas un traitement après lecture de la notice (p=0,19), 21,1 % lisent sur internet (p=0,42).La limite principale est que les résultats reposent sur la déclaration des patients.Deux tiers des patients lisent les notices mais cela conduit à peu d’arrêt ou de non-prise des traitements. Peu de patients lisent sur internet mais ceux qui le font utilisent de multiples supports. Aucun profil d’âge ne prédispose à l’arrêt ou la non-prise du traitement.