Bien qu’en nette régression dans les pays développés, le pronostic de la glomérulonéphrite aiguë post-infectieuse chez l’adulte reste réservé.Nous avons mené une étude multicentrique rétrospective pour faire un état des lieux de cette maladie glomérulaire en termes épidémiologique, clinique, histologique, microbiologique et pronostique ; et discuter de l’intérêt d’un traitement immunosuppresseur pour récupérer une fonction rénale optimale.Soixante-dix patients ont été inclus, 70 % de caucasiens : 50 hommes, 20 femmes. L’âge moyen est de 58,08ans ; 25,4 % des sujets sont diabétiques, 18,6 % alcooliques chroniques, 5,1 % toxicomanes. Au diagnostic, l’hématurie est quasi constante ; 40 % des patients ont un syndrome néphrotique inaugural avec une protéinurie moyenne de 3,24g/24h ; la créatininémie moyenne est de 355μmol/L (58–1587μmol/L). Vingt patients ont un taux de C3 bas. Soixante-dix-huit pour cent des patients ont une prolifération endocapillaire pure. Pour les 22 % restants, on note une prolifération extracapillaire associée ou isolée. La porte d’entrée infectieuse n’est pas identifiée dans 14,75 % des cas. Les germes les plus fréquemment identifiés sont le staphylocoque aureus et le streptocoque mais dans la majorité des cas (45,9 %), le micro-organisme pathogène n’est pas identifié. Cinq patients vont bénéficier d’épuration extrarénale en phase aiguë et 2 de façon chronique. Avec un suivi moyen de 457,5jours, le taux de créatinine sérique est de 166μmol/L en moyenne avec une protéinurie de l’ordre de 2,2g/24h.La glomérulonéphrite aiguë post-infectieuse reste fréquente sur un terrain à risque « immunodéprimé », avec un profil clinique, histologique, microbiologique variable. La corticothérapie ne semble pas influer sur le pronostic rénal.