Le Pancréas artificiel (PA) est habituellement considéré comme la solution aux difficultés des patients diabétiques de type 1 (DB1), mais comment les patients l'envisagent-t-il en pratique ? L'objectif de l'étude était d'évaluer la représentation que se faisait du PA une population de patients DT1 et d'en suivre l'évolution, après une information détaillée sur le sujet.101 patients DB1 (67 % pompe) ont répondu à 2 questionnaires identiques, l'un remis avant, l'autre après une session d'information (session d'1h, animation par soignants). Cette session comportait une présentation complète du PA avec son principe et ses différents éléments constitutifs : mesure continue du glucose, pompe, logiciel de pilotage sur smartphone, interactions homme-machine, logiciel de surveillance par télémédecine.Avant la session d'information, 42 % des patients pensaient que le PA était une « greffe d'organe artificiel », cette proportion n'était plus que de 16 % après la session ; 27 % l'imaginaient comme « une machine portée sur soi, à l'image d'une pompe », 17 % comme « une association de plusieurs appareils portés sur soi » et 18 % comme à une « application sur smartphone » Après la session, ces proportions passaient respectivement à 27 %, 42 % et 68 %. La proportion de patients désireux de disposer d'un PA, très majoritaire de base, augmentait encore après la session tandis que leur conviction se renforçait. La proportion de ceux qui jugeaient très probable le fait de porter un PA en remplacement de leur pompe, passait de 24 % à 41 %. L'analyse en régression logistique a identifié 2 éléments déterminants dans le souhait de disposer d'un PA : le caractère récent du DB1 (OR=0,94/année d'ancienneté, p=0,014) et le traitement actuel par pompe (OR=0,26 ; p=0,058). Ni l'insatisfaction vis-à-vis du traitement actuel, ni l'espoir d'une amélioration de l'état de santé, ni la perspective d'une liberté ou d'un confort retrouvés, ne semblaient liés à l'attente du PA.Sur les 101 patients DT1 concernés, 2/3 des patients souhaitent bénéficier du PA, tandis que 6 % n'en voulaient pas. Pour les premiers, les 2 facteurs déterminants ont identifiés : la courte antériorité du diabète et l'utilisation d'une pompe.