Il est maintenant établi qu’une déficience en cavéoline (par mutation primaire du gène CAV-1 ou due à un défaut secondaire du gène PTRF/Cavin cause un diabète lipoatrophique chez les patients. Étant donné la très forte expression des cavéolines dans les cellules de l’endothélium vasculaire et dans les adipocytes, nous avons voulu évaluer la contribution relative de ces deux sites d’expression dans la mise en place du phénotype lipoatrophique.Nous avons comparé le développement du tissu adipeux entre des souris sauvages ou lipoatrophiques présentant une invalidation globale du gène CAV-1 (Cav1-KO) et des souris réexprimant la cavéoline uniquement dans les cellules endothéliales (Cav1-RC).Le phénotype lipoatrophique des souris totalement déficientes pour la cavéoline (Cav1-KO), caractérisé par une réduction sévère de la taille des adipocytes, persiste en dépit d’une réexpression spécifique de cavéoline dans l’endothélium (Cav1-RC) indiquant un rôle prépondérant de la cavéoline adipocytaire dans la lipoatrophie. Par contre, le tissu adipeux lipoatrophique des souris Cav1-KO est infiltré de macrophages non-inflammatoires de phénotype M2, anomalie totalement reversée par la réexpression de cavéoline dans l’endothélium (Cav1-RC). Ceci illustre l’importance de la cavéoline endothéliale dans l’infiltration macrophagique du tissu adipeux.Cette étude met en évidence deux rôles distincts pour la cavéoline adipocytaire et endothéliale, respectivement dans le contrôle du stockage lipidique des cellules adipeuses d’une part, et dans le contrôle de la perméabilité de l’endothélium d’autre part. Elle montre pour la première fois que la cavéoline endothéliale participe de façon critique à l’extravasation des macrophages vers le tissu adipeux.