L’inactivité physique est un facteur de risque de mortalité chez les patients en hémodialyse chronique et est encore mal documentée dans cette population. Elle a été évaluée essentiellement par des méthodes subjectives basées sur des questionnaires. Le but de notre travail est de quantifier le niveau d’activité physique d’une manière objective à l’aide d’un podomètre.C’est une étude prospective menée dans un centre d’hémodialyse comportant 25 patients. Les hémodialysés non autonomes au nombre de 5 ont été exclus. L’activité physique a été enregistrée pendant sept jours consécutifs en utilisant un podomètre accéléromètre modèle ONWALK 900 violet GEONAUTE pour mesurer quotidiennement le nombre de pas.Vingt patients étaient inclus d’âge moyen de 55,36±15,82 ans, avec une prédominance masculine (11 hommes et 9 femmes). La durée médiane de la dialyse était de 61,81 mois. Le diabète était la néphropathie la plus fréquente (45,5 %). Au total, 47,36 % étaient sédentaires (<5000 pas/jour) avec une moyenne de 2924 pas/jour (229–4769). Le niveau d’activité physique était bas dans les jours de dialyse comparé aux jours de non-dialyse (6151±3679 vs 6477±3411 ; p<0,05). La diminution de l’activité physique était corrélée de façon significative à l’âge avancé, le diabète, l’ancienneté en hémodialyse et les affections cardiovasculaires.Les études ayant évalué l’activité physique des hémodialysés révèlent une sédentarité importante. Cette sédentarité est associée à une surmortalité. À l’inverse, les bénéfices en de termes morbi-mortalité de l’activité physique dans cette population sont nombreux. La lutte contre la sédentarité chez les hémodialysés doit faire partie des objectifs des équipes soignantes, au même titre que la lutte contre les autres facteurs de risque cardiovasculaire.Nécessité de poursuivre l’étude sur le plan national afin d’établir de phénotypes modifiables des patients liés à une activité physique réduite.