La participation des femmes au dépistage organisé du cancer du sein était de 52 % en France et de 40 % en Île de France en 2010. Nous avons voulu étudier les causes de non-participation au dépistage organisé et les réticences des femmes à celui-ci à l’échelle d’un département francilien.Un questionnaire anonyme a été adressé aux non répondantes au dépistage organisé du cancer du sein dans les Yvelines en Septembre 2011 à l’occasion de l’évènement « Octobre Rose », mois de la mobilisation nationale pour le dépistage organisé du cancer du sein. L’analyse de ces questionnaires a permis de déterminer les causes de non-adhésion au dépistage organisé et les réticences au dépistage. Nous avons comparé chez les répondantes au questionnaire les caractéristiques des patientes ayant un dépistage individuel à celles des patientes n’ayant aucun dépistage.Vingt-neuf mille neuf-cent quatre-vingt-douze questionnaires ont été adressés et 3026 réponses reçues (10 %). Deux mille six cent quinze femmes (86 %) déclaraient un suivi régulier et réaliser des mammographies tous les deux ans alors que 411 (14 %) déclaraient un suivi occasionnel ou inexistant. Concernant les réticences à réaliser l’examen, le manque de temps, le mauvais souvenir d’un examen précédent et la peur de la douleur étaient les freins prépondérants. Près de 50 % des femmes ne participaient pas au dépistage car elles ne s’estimaient pas à risque pour diverses raisons (absence de symptômes, bonne hygiène de vie ou absence d’antécédents familiaux) et 22 % des femmes interrogées avaient une attitude de déni face à la maladie. Le profil type de femmes ne réalisant ni dépistage organisé ni dépistage individuel du cancer du sein était celui de femmes de moins de 60ans, célibataires, en activité, de catégorie socioprofessionnelle basse et consultant peu leur médecin traitant ou leur gynécologue. Les professionnels de santé semblaient les plus à même de provoquer l’adhésion au dépistage chez les patientes les consultant.Axer la communication sur les populations défavorisées et promouvoir le dépistage organisé en lieu et place du dépistage individuel par les professionnels de santé eux-mêmes pourrait augmenter l’adhésion au dépistage organisé dans les Yvelines.
Women's participation in organized screening of breast cancer was 52% in France and 40% in the Île de France in 2010. We wanted to investigate the reasons for non-participation in the screening program and the reluctance of women to it at the level of a department in Île de France.An anonymous questionnaire was sent to non-respondents in organized screening for breast cancer in the Yvelines department in September 2011 on the occasion of the event “Octobre Rose”, month of national mobilization for mass screening for breast cancer. The analysis of these questionnaires was used to determine the causes of non-adherence to organized screening and reluctance to it. We compared the questionnaire responses in the characteristics of patients attending an individual screening with those of patients without any screening.Two thousand nine hundred and ninety-two questionnaires were sent and 3026 responses received (10%). Two thousand six hundred and fifteen women (86%) reported regular screening and make mammograms every two years while 411 (14%) reported occasional or no screening. About the reluctance to conduct the review, the lack of time, the bad memories of a previous mammogram and the fear of pain were the predominant brakes. Nearly 50% of women do not participate in screening because they did not consider themselves at risk for various reasons (lack of symptoms, healthy lifestyle and no family history) and 22% of women surveyed had an attitude of denial cope with the disease. The typical profile of women performing individual or organized screening of breast cancer was that young, single, working, of low socio-professional category and rarely attending their general practitioner or gynaecologist. Health-care professionals seem most likely to cause adherence to screening for breast cancer.Focusing on the poor communication and promote organized screening instead of individual screening by health-care professionals themselves could increase adherence to organized screening in the Yvelines.