Les relations entre drépanocytose et paludisme restent obscures et la croyance selon laquelle les sujets drépanocytaires seraient protégés reste répandue.Colliger les cas de paludisme chez des patients drépanocytaires et en dégager les particularités épidémiologiques, cliniques et biologiques.Une étude rétrospective descriptive a été réalisée au CHU Henri Mondor à Créteil sur une période de 7 ans (2000-2007). Elle concernait les cas de paludisme d’importation chez les patients drépanocytaires homozygotes.17 patients ont été inclus (18 accès palustres). Seuls 14 dossiers étaient exploitables. L’âge moyen était de 33 ans (17-55 ans). Tous les patients avaient été infectés en Afrique centrale ou de l’Ouest. 7 accès (50 %) étaient liés à Plasmodium falciparum, 5 à P. ovale et 2 à P. malariae. Le taux d’hémoglobine était de 6 g/dl en moyenne (2,5-9). À l’exception d’un cas, la thrombopénie était absente. Les patients ont tous été hospitalisés, dont 4 en réanimation, pour une durée moyenne de 8 jours (1-30). Les traitements utilisés étaient la quinine (P. falciparum) ou la chloroquine (autres espèces). Les accès étaient compliqués dans tous les cas sauf un (hémolyse aiguë, n = 9, crise vaso-occlusive, n = 7, complication neurologique avec insuffisance rénale, n = 1, et défaillance multiviscérale avec décès du patient, n = 1).Contrairement aux données de la littérature, notre étude montre que les patients porteurs de l’hémoglobinose SS font des accès palustres, fréquemment compliqués, quelle que soit l’espèce en cause. Comparée aux cas de paludisme recensés dans le service, la proportion de Plasmodium autre que falciparum est élevée (p < 0,05). Une étude sur un plus grand nombre de patients pourrait être réalisée afin de conforter nos résultats.