Le risque transfusionnel lié à l’hépatite E (VHE) est une question émergente en France ou la fréquence des dons ARN positif est estimée à 1/3000.Seize cas de VHE transmis par transfusion ont été rapportés par le réseau d’hémovigilance.Depuis le premier cas en 2006 jusqu’à fin 2013, 16 cas de génotype 3, ont été signalés (Tableau 1). Les produits sanguins impliqués sont 5 concentrés de globules rouges, 4 MCPS, 1 CPA et 7 PFC dont 4 PFC-SD et 2 PFC-IA. Les patients majoritairement immunodéprimés (15/16) sont âgés de 5 à 88ans et pour la moitié d’entre eux transplantés rénaux (5) ou hépatiques (3) ayant bénéficié d’échanges plasmatiques. L’hépatite s’est résolue spontanément chez 7 patients. Elle a persisté nécessitant un traitement par ribavirine chez 9 patients tous immunodéprimés dont 2 ont développé des lésions de fibrose hépatique. L’analyse phylogénétique (identité ORF1 et/ou ORF2 des virus dans le produit sanguin et chez le receveur) a conclu à l’imputabilité certaine dans 15 cas et 1 probable. L’infection étant majoritairement asymptomatique, la fréquence du risque VHE est certainement sous-estimée car 50 % des 16 cas ont été signalés dans la région parisienne qui utilise 19 % des produits sanguins transfusés en France.Le VHE post-transfusionnel apparaît comme une menace importante pour la sécurité transfusionnelle. Les patients immunodéprimés, en particulier les transplantés, ont un risque d’hépatite chronique. L’inefficacité des méthodes d’atténuation des pathogènes (SD, IA) a justifié le dépistage de l’ARN-VHE pour le PFC-SD (2013) et sur une part des PFC-IA et Se (2015).