L'accessibilité aux soins, la prise en charge précoce du diabète restent un défi dans les pays en voie de développement. Il est estimé que les enfants ayant un diabète meurent très précocement faute de suivi, d'où la rareté des données sur la survie. Le programme CDiC a permis dès 2010 en Guinée d'améliorer les moyens diagnostics, de surveillance et permis un accès à l'insuline. Nous rapportons les données concernant la survie à 5 ans et identifions ses déterminants en Guinée.Dans une cohorte de 306 sujets (âge<30 ans à l'inclusion) diagnostiqués à Conakry (n=155) et en dehors (n=141) entre 2010 et 2015, nous avons décrit la probabilité de survie depuis le diagnostic selon la méthode de Kaplan-Meier, comparé les courbes de survie en fonction des déterminants observés selon le test du Log-rank et identifié les déterminants de la survie selon le modèle de régression de Cox.La durée médiane de suivi fut estimée à 1 an (intervalle interquartile : 0 –3). La majorité (95,7 %) était sous insuline, 20 % ont fait une acidocétose au cours du suivi. Le taux de survie était de 87 % à la date de point. Le taux de survie à un, 12, 36 et 66 mois était respectivement de 98 %, 94 %, 89 et 88 %. Il y a eu 27 décès dont la moitié (n=14) dans les 3 premiers mois suivant le diagnostic du diabète. La majorité des décès étaient à domicile (n=19), le coma (n=9) en était la cause la plus fréquente. En analyse multivariée, le sexe masculin (HR : 2,3 ; IC 95 % : 1,0–5,3), l'HbA1c>8 % (HR : 3,6 ; IC 95 % : 1,5–8,7) et le suivi en dehors de la capitale Conakry (HR : 2,5 ; IC 95 % : 1,1–5,9) étaient indépendamment associés au décès.La mortalité est élevée les premiers mois après le diagnostic du diabète, nombreux décèdent à leur domicile. La survie est forte dans le suivi quand l'HbA1c reste ≤ 8 %. L'accès aux soins et le suivi régulier améliorent la survie et la mortalité.