L’insuffisance rénale est une des complications de l’infection par le VIH d’origine multifactorielle. Son dépistage précoce fait partie de la prise en charge d’un patient infecté.Cette étude analyse les données d’un bilan rénal réalisé au cours du bilan de synthèse annuel. Il comporte un bilan sanguin et urinaire avec créatinine sanguine et recherche de protéinurie et micro-albuminurie. Les données démographiques, facteurs de risques (obésité, diabète, HTA), bilan immunovirologique, traitements antirétroviraux (ARV), étaient recueillies. La fonction rénale était évaluée par le calcul de la clairance de la créatinine (Cl créat) selon la formule du MDRD.Entre octobre 2007 et juillet 2008, 351 bilans ont été analysés. L’âge moyen était de 40 ans et prés de 75 % des patients étaient d’origine africaine. La majorité des patients (92 %) étaient sous traitement antirétroviral depuis en moyenne 6 ans. La plupart (80 %) des patients ne présentaient aucune anomalie de la fonction rénale. Cependant 20 % des patients présentaient une altération de la fonction rénale avec une Cl créat < 90ml/min, 3 patients avaient une insuffisance rénale sévère (Cl créat < 40ml/min). Par ailleurs, 30 % des patients présentaient une protéinurie supérieure à 0,2g/l qui était corrélée à une Cl créat < 80ml/min (p<0,001). Aucun ARV testé en analyse univariée (ddI, TDF, IDV, ATZ) n’était lié à une diminution de la Cl créat, par contre une durée de traitement > 6 mois était associée avec une diminution de la Cl créat OR=1,76 (p=0,03).Une diminution de la Cl créat a été dépistée au cours d’un bilan systématique chez 20 % des patients infectés par le VIH. Dans cette étude transversale, la durée du traitement ARV, mais pas un antirétroviral particulier, était associée à une altération de la fonction rénale.