Neurocognition may constitute one of the numerous factors that mediate the reciprocal influences between personality and depression. The present study explored the influence of personality and anxiety traits on the neurocognitive processing of emotional faces and specifically focused on personal characteristics related to negative (harm avoidance – HA) and positive affectivity (self-directedness – SD) and to anxiety.Twenty participants with self-reported depressive symptoms and 18 control participants were selected based on their BDI-II scores. Personality (TCI-R), anxiety and attention were measured and event-related potentials (ERPs) were recorded during an implicit emotional face perception task (fear, sadness, happiness, neutrality).The participants who self-reported depressive symptoms had higher HA, lower SD and higher anxiety compared to controls. Controls showed enhanced P300 and LPP amplitudes for fear. Individuals with self-reported depression showed reduced ERPs amplitudes for happiness. HA did not account for the difference between the groups but high HA and high anxiety were positively correlated with enhanced P300 amplitude for fear in participants with depressive symptoms. In contrast, SD accounted for the difference between the groups but was not correlated to the ERP components’ amplitudes recorded for facial expressions. Other personality dimensions (reward dependence, cooperativeness) influenced the ERPs recorded for facial emotions.Personality dimensions influence the neurocognitive processing of emotional faces in individuals with self-reported depressive symptoms, which may constitute a cognitive vulnerability to depression.
La neurocognition fait partie des facteurs potentiels sous-tendant les influences entre personnalité et dépression. Cette étude explore l’influence de la personnalité, particulièrement des dimensions associées aux affects négatifs (évitement du danger – ED) et positifs (autodétermination – AD) et de l’anxiété sur le traitement d’expressions faciales émotionnelles.Vingt participants rapportant des symptômes dépressifs et 18 contrôles ont été sélectionnés sur leur score à la BDI-II. La personnalité (TCI-R), l’anxiété et l’attention ont été mesurées. Les potentiels évoqués (PE) ont été enregistrés pendant une tâche implicite de perception des expressions faciales émotionnelles (peur, tristesse, joie, neutre).Les participants rapportant des symptômes dépressifs montrent des scores d’ED et anxiété plus élevés et des scores d’AD plus bas que les contrôles. Les participants contrôles montrent des amplitudes plus élevées de la P300 et de la LPP pour les visages effrayés. Les participants rapportant des symptômes dépressifs montrent des amplitudes réduites des PE pour les visages joyeux. Cet effet est indépendant de l’ED, mais les scores d’ED et anxiété sont corrélés positivement avec l’amplitude de la P300 pour la peur chez les participants rapportant des symptômes dépressifs. En revanche, le score d’AD sous-tend en partie la différence entre les groupes, mais n’est pas corrélé à l’amplitude des PE. D’autres dimensions (dépendance à la récompense, coopération) influencent les PE enregistrés pour les visages émotionnels.La personnalité influence le traitement neurocognitif des expressions faciales émotionnelles chez les participants rapportant des symptômes dépressifs, ce qui pourrait constituer une vulnérabilité cognitive à la dépression.