L’insuffisance des moyens pharmacologiques contre les douleurs chroniques en hémodialyse (HD) rend nécessaire l’apport d’autres alternatives thérapeutiques. L’ostéopathie est une thérapie manuelle dont l’objectif est de rétablir un équilibre corporel par soulagement de tous types de contraintes mécaniques tissulaires. Nous avons étudié l’apport de cette thérapie manuelle en cours de séance de dialyse.Quarante-deux patients HD (dont 23 femmes, âge moyen de 67 ans) traités en unités de dialyse médicalisée ou autodialyse ont bénéficié de 1 à 2 consultations d’étudiants en 5e année d’ostéopathie. Après accord des néphrologues et étude de leur dossier médical, les étudiants encadrés par un ostéopathe formateur ont examiné et traité ces patients en cours de dialyse. Un questionnaire d’évaluation a été remis au patient par l’infirmière en fin de séance. Les résultats ont été analysés indépendamment de l’école d’ostéopathie.Trente neuf patients (93 %) expriment une (ou plusieurs) douleur(s) en cours de séance de dialyse. Les douleurs d’origine ostéo-articulaire sont les plus fréquentes (33 sur 39 patients). Les topographies principales des douleurs sont : cervicales, scapulaires, et extrémités des membres supérieurs. Une amélioration des phénomènes douloureux est exprimée par 59,5 % et une amélioration de la séance de dialyse par 50 % des patients. Parmi les 33 patients ayant une douleur ostéo-articulaire, 19 (57,5 %) s’estiment soulager par l’intervention. La majorité des patients (83 %) souhaite la réalisation d’une nouvelle séance d’ostéopathie, en cours de dialyse pour 86 % d’entre eux.Cette étude confirme la fréquence des douleurs d’origine ostéo-articulaire chez les patients dialysés chronique. La position allongée prolongée occasionne pour certains patients des contraintes supplémentaires musculo-squelettiques expliquant probablement la fréquence des cervicalgies ou scapulalgies observées dans cette étude.La prise en charge ostéopathique ponctuelle en HD au cours de cette étude pilote semble apporter un soulagement à de nombreux patients qui reste à confirmer avec une prise en charge thérapeutique plus complète.