Analyse de la délinéation des volumes cibles basée sur une segmentation automatique obtenue à partir d’une TEP-scanographie au (18F)-fluorodésoxyglucose (FDG) et son impact dosimétrique par rapport à une délinéation classique dans les tumeurs de l’œsophage.Cinquante-huit patients atteints d’un cancer de l’œsophage traités par irradiation entre 2009 et 2014 ont été inclus rétrospectivement. La majorité était atteinte d’une maladie de stade IIIA (38 %) et intéressant l’œsophage moyen (45 %). Un premier volume tumoral macroscopique (GTVCT) a été délinéé sur la scanographie sans connaissance des résultats de la TEP. Un second volume a été segmenté automatiquement sur les données de la TEP-scanographie par trois méthodes : seuillage fixe de la standard uptale value (SUV) de 2,5 (GTV2,5), seuillage relatif de 40 % de la SUV maximale (GTV40 %), seuillage adaptatif basé sur le bruit de fond (GTVSBR). Ces volumes ont été comparés en longueurs et volumes. Deux dosimétries, à 50Gy et 66Gy, avec modulation d’intensité ont été réalisées sur le PTVCT (premier volume cible prévisionnel) et le PTVSBR afin de comparer les couvertures des volumes cibles et les doses reçues par les organes à risque.Les GTVSBR étaient significativement inférieurs aux GTV2,5 (p<0,0002) mais comparables aux GTV40 % (p=0,48). Les GTVCT et GTVSBR étaient différents en volume (18,1 contre 45,7cm3) et en longueur (6,4 contre 5,3cm, p<0,008). Les doses délivrées aux poumons (volume recevant 20Gy, V20 ; dose moyenne, Dmoy), coeur (volume recavant 40Gy, V40) et moelle (dose maximale, Dmax) étaient significativement inférieures avec la dosimétrie réalisée sur le PTVSBR. La couverture du PTVSBR était significativement meilleure que celle du PTVCT pour les dosimétries à 50Gy (p<0,0004) et à 66Gy (p<0,0006).Il semble exister un intérêt dosimétrique à l’utilisation de la segmentation automatique basée sur le SBR (bruit de fond) lors de la planification de radiothérapie des tumeurs œsophagiennes avec une diminution de la dose reçue par les organes à risque, une meilleure couverture du PTV. Ceci pourrait permettre une escalade de dose jusqu’à 66Gy.