L'association entre l'augmentation de l'IMC et la détérioration de la QdV est connue. Nous testons l'hypothèse que l'importance accordée à la perception du regard des autres (PRA) et la distorsion de l'image corporelle (DIC) pondèrent cette relation.4,155 personnes (69 % femmes ; âge 46,3±13,7 années ; IMC 31,6±6,7kg/m2) ont participé volontairement à une enquête, via internet (2012, Wallonie, Belgique), relative au vécu vis-à-vis du poids. Les modalités de réponses (échelles comprenant, respectivement, 14 et 4 items sur lesquels les participants devaient se positionner sur une échelle de Likert) ont été pondérées pour établir un score moyen de QdV et de PRA pour chaque individu. La DIC a été calculée en soustrayant l'IMC auto-rapporté à l'IMC auto-estimé avec les figurines de Stunkard (une différence négative sous-estime le poids réel). Des tests de corrélation ont été réalisés entre les différents paramètres mesurés. Les relations entre QdV, PRA et DCI ont été testées dans chaque catégorie d'IMC.La QdV est inversement corrélée à l'IMC (r=− 0,381 ; p<0,0001). Plus l'IMC augmente, plus le score de DIC est négatif (sous-estimation du poids réel) (p<0,0001). Dans chaque catégorie d'IMC, il y a une relation entre la DIC négative (sous-estimation) et la QdV (p<0,0001, sauf p=0,0156 pour IMC>40kg/m2) : plus les personnes sous-estiment leur poids, plus la QdV est bonne. La PRA est inversement corrélée à l'IMC (p<0,0001) et à la QdV (p<0,0001). Cette dernière relation est présente dans toutes les catégories d'IMC (p<0,0001), d'autant plus forte que l'IMC est élevé. Il existe une corrélation positive entre DIC et PRA (p<0,0001), significative dans toutes les catégories d'IMC.PRA et DIC sont associées à IMC et QdV, influençant les relations entre IMC et QdV. Ces résultats suggèrent de revoir les stratégies de prise en charge des patients obèses en orientant davantage vers les dimensions perceptives des individus en vue d'améliorer leur QdV.