L’objectif de cette étude était d’évaluer les corrélations entre la dose reçue par les artères pudendales et la dysfonction érectile après une curiethérapie de prostate.Vingt patients (score International Index of Erectile Function 5-item [IIEF5] initial supérieur ou égal à 20), pris en charge par curiethérapie par iode 125 (145Gy), ont été sélectionnés : dix sans dysfonction érectile (groupe A ; IIEF moyen : 22 [20–25]) et dix avec une dysfonction érectile (groupe B ; IIEF moyen : 13,2 [11–16]). Tous les patients ont bénéficié d’une scanographie de contrôle 4 semaines après l’implantation. La prostate et les artères pudendales ont été délinées sur chaque coupe. La qualité de l’implantation a été mesurée en utilisant l’indice de conformité (100 % de la dose) et l’indice de couverture. Les paramètres dosimétriques pour les artères pudendales (D5 % [Dx % : dose dans x % du volume, D50 %]) et la distance entre l’apex prostatique et les artères pudendales droite et gauche ont été comparés entre chaque groupe.L’âge moyen des patients était de 61,6 ans (extrêmes : 59–65 ans) et 59,3 ans (extrêmes : 42–64 ans) respectivement dans les groupes A et B, et les volumes prostatiques de 44cm3 et 42cm3. L’indice de conformité global était de 0,7 et celui de couverture moyen de 0,97. Les D5 % pour les artères pudendales droites et gauches étaient de 20,7Gy (extrêmes : 13,9–25,2Gy) et 18,4Gy (extrêmes : 15,2–23,1Gy) contre 33,1Gy (extrêmes : 30,8–37,2Gy) et 33,8Gy (extrêmes : 29,1–37,6Gy) pour respectivement les groupes A et B. Les D50 % étaient pour les artères pudendales droites et gauches de 10,4Gy (extrêmes : 7,7–20,9Gy) et 11,6Gy (extrêmes : 7,8–18,2Gy) contre 16,8Gy (extrêmes : 14,1–18,3Gy) et 15,2Gy (extrêmes : 12,8–17,1Gy) pour les mêmes groupes. Les distances entre l’apex et les artères pudendales droites et gauches étaient significativement différentes entre les deux groupes : 1,7cm (extrêmes : 1,2–3,4cm) et 1,8cm (extrêmes : 1–2,8cm) contre 1,1cm (extrêmes : 0,6–2,4cm) et 1,2cm (extrêmes : 0,8–2,2cm). Une différence significative (p<0,05) a été notée pour tous les paramètres dosimétriques entre les deux groupes (sauf pour la D50 % de l’artère pudendale gauche).Ces résultats montrent que la dysfonction érectile après une curiethérapie de prostate est fortement corrélée avec les doses délivrées aux artères pudendales. Ces résultats confirment le lien entre artères pudendales et dysérection déjà décrit en radiothérapie externe.