L’aprotinine est un inhibiteur de la collagénose dont l’efficacité a été démontrée dans le traitement des tendinopathies, mais associée à des réactions allergiques systémiques. Cette étude prospective vise à déterminer s’il existe une relation entre la fréquence des injections et le risque de réaction allergique.Nous avons comparé 223 cas de tendinopathies (groupe R) traités par des injections rapprochées (un à deux injections hebdomadaires) à 158 cas (groupe D) correspondant à une injection unique, ou à un délai entre chaque injection supérieur à six semaines. Les effets secondaires et les résultats cliniques ont été analysés par questionnaire avec un taux de réponse de 75 %. Des réactions allergiques systémiques sont survenues pour 7 % des patients du groupe R contre 2 % dans le groupe D (ns). Les injections pratiquées deux à quatre semaines après une première injection s’accompagnent d’un risque significatif plus élevé de réactions allergiques (6 %), comparé aux injections initiales (0,3 %) et aux injections renouvelées à plus de six semaines (0,9 %) (p<0,05). La satisfaction des patients, quant au résultat final du traitement était semblable dans les deux groupes.Le risque d’allergie après injection d’aprotinine peut être réduit en limitant au maximum le nombre d’injections et en recommandant un espacement de plus de six semaines entre celles-ci. Les praticiens utilisant les injections d’aprotinine devraient être équipés pour traiter l’éventualité d’un choc anaphylactique.
Aprotinin is a collagenase inhibitor previously shown to be effective for treating tendinopathies but associated with systemic allergic reactions. This historical cohort study aimed to determine whether or not the injection regime used affected the risk of allergic reaction and outcome. It compared 223 tendinopathy cases (group R) generally treated with a rapid series of aprotinin injections spaced one to two weekly and 158 cases (group D) generally given a single injection or a delay in their repeat injection(s) of over 6 weeks. Side effects and outcome measures were documented by questionnaire with a response rate of 75%. Systemic allergic reactions occurred in 7% of group R cases compared with 2% in group D (NS). Injections given 2–4 weeks after a previous injection were significantly more likely to lead to allergic reactions (6%) than initial injections (0.3%) and injections given >6 weeks after a previous injection (0.9%) (p<0.05). Overall patient rated satisfaction and outcome measures were similar between groups. In summary the current published regime of multiple aprotinin injections over a period of a few weeks has a fairly high rate of systemic allergic reactions. This can be reduced by minimising repeat injections and recommending a delay of at least 6 weeks between injections. Practitioners using aprotinin must have available facilities to treat anaphylaxis.