La dénutrition, fréquente chez le sujet âgé hospitalisé pour une situation aiguë, s'aggrave en milieu hospitalier ce qui justifie une prise en charge nutritionnelle précoce, le plus souvent en alimentation entérale, dont l'efficacité est généralement bonne. Le sujet âgé institutionnalisé, atteint d'une affection chronique évolutive non curable, est la plupart du temps dénutri. Cependant, la décision de mise en place d'une alimentation entérale pose un problème médical et éthique délicat, et doit être pesée en fonction du bénéfice escompté et des risques potentiels. En pratique, la réalisation d'une alimentation entérale chez le sujet âgé doit être particulièrement prudente. L'utilisation de sondes de petit calibre et une administration par pompe permettent de diminuer les complications œsophagiennes et pulmonaires fréquentes sur ce terrain. Les gastrostomies percutanées endoscopiques peuvent aussi rendre de grands services. Les nutriments polymériques ternaires du commerce sont bien adaptés. En revanche, un apport énergétique trop important est inutile et dangereux. L'apport des nutriments de manière cyclique, au cours de la nuit, se justifie chez les patients qui ont conservé la déambulation car elle favorise une activité physique et une alimentation orale diurne. Par contre, cette technique nécessite une augmentation du débit d'administration qui peut être palliée par l'utilisation de produits hypercaloriques. L'alimentation entérale à domicile peut représenter, chez le vieillard, une alternative intéressante à l'hospitalisation. Enfin, si l'alimentation entérale est efficace chez le vieillard, elle semble cependant devoir être prolongée plus longtemps que chez des sujets plus jeunes pour obtenir un résultat similaire, probablement du fait d'une moins bonne utilisation des nutriments par les patients âgés.
Malnutrition is common in elderly hospitalized patients, and a worsening of the nutritional status during hospitalization has been described. These facts justify early nutritional support by enteral nutrition for these patients. In elderly institutionalized patient with an incurable, progressive pathology, enteral nutrition raises difficult medical and ethical problems; the anticipated benefits and potential risks of such therapy must be carefully evaluated. In practice, particular caution is required with enteral nutrition for elderly subjects. Use of fine-bore nasogastric feeding tubes and pumps for administration can reduce the severe œsophageal and pulmonary complications which are particulary frequent in this population. Percutaneous endoscopic gastrostomy may be useful. Commercial polymeric enteral diets appear most suitable; excessive energy supplies are not only useless but also dangerous. Cyclic administration of nutrients during the night is justified in ambulatory patients as it permits physical activity and efficient oral nutrition. However, it also requires an increase in the rate of administration; this can be compensated for by using well-tolerated hypercaloric products. In the elderly, home enteral nutrition is a good alternative to hospitalization. Finally, while enteral nutrition is effective for elderly subjects, it apparently has to be followed for longer periods than in younger patients to achieve similar results; this is probabely due to less effective use of nutrients by elderly subjects.