Objectifs. – L'utilité de l'électroencéphalogramme (EEG) dans différentes situations cliniques d'urgence a été précisée par une conférence de consensus (Tours, mai 1996). Afin d'étudier la place de l'EEG en urgence en pratique clinique, les demandes concrètes d'EEG dans le cadre de l'astreinte d'électroencéphalographie du CHU de Tours ont été confrontées aux recommandations de la réunion de Tours de 1996. Matériel et méthode. – Réalisée de manière rétrospective, l'analyse portait sur les indications et les résultats de tous les tracés EEG consécutifs sur une période d'astreinte de six mois. Résultats et conclusion. – Les indications les plus fréquentes étaient : la présomption de mort cérébrale (13%) ; la prise en charge des états de mal épileptiques (12,1%) ; la suspicion d'état de mal non convulsif (10,6%). Plus d'un tiers des demandes (38,6 %) n'étaient pas conformes aux conclusions de la conférence de consensus. L'utilité de l'EEG est optimale quand les critères cliniques consensuels sont appliqués, notamment pour la prise en charge des états de mal épileptiques, pour rechercher un état de mal larvé ou un état de mal non convulsif. En revanche, l'EEG urgent n'a pas d'utilité devant une perte de connaissance brève ou un déficit focal transitoire ou constitué non fébrile.
Purpose. – The indications of emergency electroencephalogram (eEEG) were defined by a French consensus conference in May 1996. We retrospectively confronted the recommendations with the actual requests for emergency EEG in our University hospital, in order to determine the contribution of the eEEG in the most frequent clinical situations encountered. Material and method. – Three hundred and twenty nine consecutive eEEGs over a 6-months period were retrospectively analyzed. Results and conclusion. – The most frequent indications were presumption of brain death (13%), convulsive status epilepticus after treatment (12.1%), and suspicion of nonconvulsive epilepticus status (10.6%). More than one third of the requests (38.6%) were not in conformity with the recommendations of the consensus conference. The contribution of the EEG is much improved by the application of the consensual criteria. Thus, the EEG remains essential for the management of convulsive status epilepticus after treatment, to seek a subtle epilepticus status or a nonconvulsive epilepticus status. Conversely, the EEG did not prove useful in emergency after a transient loss or alteration of consciousness or a focal, non-febrile, neurological transient or permanent deficit.