Pour les tumeurs cérébrales et des voies aérodigestives supérieures, l’utilisation de masque de contention est nécessaire afin de limiter les mouvements externes. Ces masques sont l’objet de stress et peuvent aboutir à un refus du patient de réaliser la scanographie de centrage et donc du traitement. L’objectif était de présenter une solution pour les patients chez qui, malgré une information claire et une anxiolyse médicamenteuse bien conduite, la réalisation du masque est impossible.Chez les patients en incapacité de réaliser le masque nécessaire à la scanographie de préparation, nous avons fait intervenir un infirmier formé 2ans à l’Institut français d’hypnose. L’hypnothérapeute réalise un entretien seul avec le patient de 20minutes. Il utilise une technique adaptée à ces situations cliniques : l’ancrage. Cela consiste à demander au patient d’associer un acte ou une idée à un état de bien-être (par exemple serrer le poing et se remémorer une victoire sportive). En serrant le poing le patient va pouvoir retrouver, en autohypnose, l’état auquel l’acte était préalablement lié. Après apprentissage, le patient utilise seul cette technique avant la scanographie de centrage et avant chaque séance.Pour dix patients âgés de 51 à 77ans, sept femmes et trois hommes, huit pris en charge pour une tumeur des voies aérodigestives supérieures (en 33 ou 35 séances) et deux pour des lésions cérébrales par CyberKnife® (en trois séances), la technique de l’ancrage a permis, avec l’intervention unique de l’hypnothérapeute le jour du centrage, de réaliser l’intégralité des séances, pouvant aller de 15 à 75minutes pour le traitement par CyberKnife®. La durée des séances de traitement était identique à celle des autres patients.La technique de l’ancrage semble être une solution séduisante pour traiter avec un masque les patients réfractaires à une anxiolyse médicamenteuse et psychologique. Son utilisation peut être anticipée dès la consultation initiale pour le traitement ou la réalisation d’examens complémentaires anxiogènes.