Le diabète post-transplantation est défini par la mise en évidence d’un diabète chez un sujet greffé. Vingt à 30 % des patients qui ont reçu une transplantation rénale sont affectés, avec une incidence particulièrement élevée dans la première année suivant la greffe. Du fait du vieillissement de la population accédant à la greffe et de l’augmentation de la prévalence de l’obésité, ces taux pourraient s’accroître dans les prochaines années. La survenue d’un diabète post-transplantation est associée à un pronostic défavorable, avec sur-risque de mortalité, d’évènements cardiovasculaires et de dysfonction du greffon. Si les mécanismes physiopathologiques à l’origine du diabète post-transplantation ne sont pas tous connus, il apparaît clairement que les immunosuppresseurs jouent un rôle majeur dans son développement, notamment du fait de leur impact sur l’insulinosécrétion. Certains sujets développeront un diabète précoce mais transitoire, que l’on pourrait considérer comme « toxique », induit par les immunosuppresseurs ; d’autres, prédisposés au diabète, un diabète de type 2 permanent, catalysé par les immunosuppresseurs ; d’autres enfin développeront un diabète à distance de la greffe, qui peut être considéré comme un diabète de type 2, les immunosuppresseurs jouant ici le rôle de facteur de risque surajouté. Les modalités de dépistage, la prise en charge thérapeutique, ainsi que les conséquences cliniques de ces différents sous-types de diabète survenant après transplantation seront différentes.
Post-transplantation diabetes mellitus is defined as diabetes that is diagnosed in grafted patients. It affects 20 to 30 % of kidney transplant recipients, with a high incidence in the first year. The increasing age at transplantation and the rising incidence of obesity may increase its prevalence in the next years. Post-transplantation diabetes mellitus is associated with poor outcomes, such as mortality, cardiovascular events or graft dysfunction. Its occurrence is mainly related to immunosuppressive agents, affecting both insulin secretion and sensibility. Immunosuppressants may be iatrogenic, and as such, induce an early and transient diabetes. They may also precociously determine a permanent diabetes, acting here as a promoting factor in patients proned to the development of type 2 diabetes. Lastly, they may behave, far from transplantation, as an additional risk factor for type 2 diabetes. The screening, management and prognosis of these different subtypes of post-transplantation diabetes mellitus will be different.