Les techniques d’ECMO permettent de pallier temporairement une défaillance circulatoire au décours d’une chirurgie cardiaque. Leurs indications s’étendent aussi aux hypoxémies réfractaires et aux états de choc. Nous décrivons ici les ECMO réalisées à l’hôpital cardiovasculaire.Étude observationnelle, descriptive, rétrospective. La recherche a porté sur les dossiers des patients de plus de 16 ans à l’exception des patients atteints de cardiopathie congénitale. Les indications ont été classées en 3 groupes : « postchirurgie cardiaque », « ECMO d’oxygénation » et « état de choc ». Les résultats sont exprimés en médiane [valeurs extrêmes] ou moyenne ± déviation standard.Trente et un patients dont 71 % d’hommes ont bénéficié d’une ECMO sur une période de 3 ans. Le nombre d’ECMO posées a augmenté de 700 % entre 2004 et 2007. Les caractéristiques des patients sont résumées dans le tableau 1.Dans le groupe « post-chirurgie cardiaque » le score de Parsonnet était égal à 20 [5-94], l’Euroscore à 10 [3-18] et le score ASA à 4 [2-5]. Les chirurgies étaient réalisées en urgence dans 8 cas. Les indications opératoires étaient des chirurgies valvulaires (n = 3), des chirurgies l’aorte ascendante (n = 3), des transplantations cardiaques (n = 2), des embolectomies pulmonaires (n = 2), une chirurgie de CIV post infarctus du myocarde et une chirurgie de myxome auriculaire.Dans le groupe « ECMO d’oxygénation », on retrouvait 5 syndromes de détresse respiratoire aigus (SDRA) dont 3 documentés (1 pneumocoque et 2 légionelloses), 2 fibroses pulmonaires terminales et 1 une hypoxémie réfractaire post transplantation pulmonaire. Le rapport PaO 2 /FiO 2 avant l’assistance était de 65 ± 37 mmHg.Le groupe « état de choc » regroupait 12 patients dont 4 ECMO de sauvetage après des arrêts cardiaques récupérés, 3 embolies pulmonaires, 2 intoxications médicamenteuses, un état de choc post-partum non documenté, un choc septique et état de choc cardiogénique.Les ECMO, de marque MEDOS ® , étaient veino-artérielles fémoro-fémorales, une canule de réinjection fémorale était insérée dans 70 % des cas. La décoagulation effectuée par de l’héparine permettait d’obtenir une héparinémie > 0,30 UI/ml après 20h [0-148] et avec une dose à l’équilibre de 312 ± 121 UI/kg/j. Une substitution en antithrombine pour maintenir un seuil > 60 % était nécessaire pour 30 % des patients. Le débit sanguin de l’assistance était de 1,72 ± 0,6l/min/m 2 . La durée de vie d’un oxygénateur était de 3,5 j [0,1-12].Le décès survenait dans 47 % des cas des suites d’un collapsus réfractaire et 42 % des décédés ont fait l’objet d’une décision de limitation thérapeutique.les techniques d’ECMO sont en plein essor à l’Hôpital Cardiovasculaire de Lyon. Les indications sont très variées et toujours en rapport avec une pathologie sévère grevée d’une lourde mortalité.Tableau 1Total n=31Postchirurgie n=11Oxygénation n=8Etat de choc n=12IGS257 ±1855 ±2151 ± 1960 ±12Mortalité en réa65 %64 %57 %67 %Durée ECMO (j)5,3 ± 5,710 ±5,78±55±7DDSréa(j)13 [1-104]10 [1-104]19 [4-31]2 [0,05-24]