L'infarctus rénal est une pathologie rare (0.004 % dans les services d'urgence à 0,5 % des hypertendus consultant en service spécialisé), conséquence d'un arrêt de la perfusion rénale par l'artère rénale (AR) ou l'une de ses branches. Son mécanisme peut être :
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local (occlusion, dissection, anévrysme emboligène, sténose (sans identification du mécanisme causal : emboles athéroscléreux, occlusion fonctionnelle réversible)) en rapport avec une maladie athéro-scléreuse (MAS), une dysplasie fibro-musculaire (DFM), un hématome disséquant (HD), une dissection aortique étendue aux AR (DA), une autre maladie vasculaire rare (MVR), une complication d'une intervention endovasculaire ou chirurgicale (CI) ou à un traumatisme rénal ou du pédicule vasculaire (T),
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général, par maladie thrombo-embolique (MTE) (troubles du rythme, plaque/thrombus aortique emboligène, thrombophilie). Le but de ce travail est d'analyser la fréquence respective, mal connue, des causes d'infarctus rénal.
Étude mono-centrique, rétrospective, des patients atteints d'infarctus rénal, pris en charge dans un service spécialisé entre juillet 2000 et juin 2015. Les patients ont été identifiés à l'aide de mots clés (infarctus, thrombose, néphrectomie, dissection) contenus dans les comptes rendus (CR) des réunions de concertation pluri-disciplinaire (RCP) hebdomadaires. L'imagerie de chaque patient a été vue en aveugle des CR d'imagerie et de RCP par deux médecins du service, puis confrontée aux CR. En cas de discordance sur la pathologie artérielle (41 cas), l'imagerie a été relue en aveugle des conclusions des 2 cliniciens et des CR d'imagerie et de RCP par un troisième médecin spécialisé en radiologie vasculaire : sa conclusion a été retenue.Parmi 278 patients identifiés par les mots clés, 11 n'avaient pas d'infarctus rénal ; 23 n'avaient pas d'imagerie archivée, 244 étaient analysables (voir tableau ci-dessous).Dans cette importante série (n = 244), issue d'un service spécialisé, les infarctus rénaux sont majoritairement liés à des occlusions (47 %) ou à des dissections (36 %) des artères rénales. Les occlusions sont plus fréquemment (36,5 %) liées à la maladie athéro-scléreuse, à l'inverse des dissections principalement liées aux hématomes disséquants (41,5 %) et à la dysplasie fibro-musculaire (20 %). 18 % des infarctus rénaux sont en rapport avec une complication d'une intervention endovasculaire ou chirurgicale.Abstract P3-22–TableauAnomalie artérielle en amont de l'IRPathologie sous-jacenteMASDFMHDDAAutres MVRCITMTETotalOcclusion424001136022115Dissection1183761764089Anévrysme020010003Sténose10200320017Autre anomalie pariétale120021006Aucune03001100014Total54313764545422244