Les blessures liées aux chutes entraînent une perte de confiance, une peur de tomber et une restriction des activités ainsi que des effets préjudiciables sur l’indépendance et la qualité de vie [1,2]. Les tests actuellement utilisés pour évaluer le risque de chute (p. ex. batterie de tests de performances physiques, timed-up-and-go et tests de mobilité axé sur la performance) se révèlent moyennement efficaces en ce sens. De plus, aucun d’entre eux ne reflète spécifiquement la force des muscles de la hanche dans le plan frontal dont on sait depuis peu qu’elle est nécessaire au maintien de l’équilibre, à la gestion des obstacles et à l’évitement des chutes [3].Notre objectif était de déterminer si la force des muscles de la hanche dans le plan frontal pouvait à elle seule permettre de distinguer les personnes âgées ayant chuté et n’ayant pas chuté.Soixante participants âgés (+ de 65ans) ont été recrutés et répartis entre le groupe des personnes ayant fait une chute (1 chute ou plus durant les 12 derniers mois) et le groupe des personnes n’ayant pas fait de chute (0 chute durant les 12 derniers mois). Les participants ont effectué un test de force d’adduction et d’abduction de la hanche en position couchée (Fig. 1). Ils ont exercé une pression aussi forte et rapide que possible avec leur jambe sur le dynamomètre fixé à un cadre conçu à cet effet. Trois tests ont été effectués par jambe, pour l’abduction et l’adduction. La moyenne des trois tests de force maximale volontaire isométrique (FMVI) et du taux de développement de la force (TDF) a été retenue pour les statistiques. Les différences entre les groupes ont été évaluées au moyen d’une Anova à interaction unique effectuée avec le logiciel SPSS version 21.Nous avons analysé la force de l’abducteur de la hanche de 60 participants (âge moyen de 81,98ans, écart-type (ET) 6,61). La force moyenne de l’abducteur de la hanche pour la FMVI est de 64,82 N (ET 35,67) et de 428,77N/s (ET 344,36) pour le TDF. En analysant les sous-groupes, nous avons trouvé une FMVI moyenne de 46,89N (ET 37,32) pour les personnes ayant chuté et de 85,31 N (ET 37,19) pour les personnes qui n’avaient pas chuté. Le TDF moyen était de 186,03N/s (ET 157,49) pour les personnes ayant chuté et de 612,76 (ET 388,82) pour les personnes qui n’avaient pas chuté.Pour l’échantillon total, la sensibilité de la FMVI de l’abduction de la hanche est de 68,75 % et la spécificité est de 88,00 %. Une valeur seuil de 0,900 N/kg a été utilisée. Le TDF a montré une sensibilité de 87,50 % et une spécificité de 57,14 %. Le cut-off optimal était situé≤50,5N pour la FMVI et≤545N/s pour le TDF. 78,33 % des participants ont été correctement classés pour la FMVI et 73,33 % pour le TDF. Les résultats finaux sont attendus courant 2016.La force des muscles de la hanche dans le plan frontal semble à elle seule permettre de distinguer le groupe des personnes ayant chuté et n’ayant pas chuté. Identifier des facteurs de prédiction facilement mesurables et ciblés est essentiel du point de vue clinique. Cela permet aux cliniciens d’obtenir une nouvelle évaluation du risque de chute, mais également des informations cruciales sur un paramètre ciblé.Nos résultats intermédiaires valident sur le plan clinique les mesures de la force des muscles de la hanche dans le plan frontal en tant qu’évaluation importante du risque de chute. Si les analyses finales confirment ces résultats, ce projet favorisera le développement d’interventions thérapeutiques spécifiques et innovantes pour la prévention des chutes.