Objectifs
Dans de nombreux pays africains, la mortalité infantile est plus élevée en saison pluvieuse qu'en saison sèche. Nous avons investigué l'effet de la saison sur la mortalité infantile par périodes, sexe et âge, en zone rurale, en Guinée‐Bissau.
Méthodes
Le projet de santé de Bandim suit les enfants de moins de cinq ans dans un système de surveillance démographique et de santé en zone rurale, en Guinée‐Bissau. Nous avons comparé la mortalité pendant la saison des pluies (de juin à novembre) entre 1990 et 2013 avec celle en saison sèche (de décembre à mai) dans des modèles de risque proportionnel de Cox fournissant des taux de mortalité en saison pluvieuse versus saison sèche. Les effets saisonniers ont été estimés en strates définies par des périodes de temps avec une fréquence différente de campagnes de vaccination, par le sexe et par l’âge (<1 mois, de 1 à 11 mois et de 12 à 59 mois). Les autopsies verbales ont été interprétées à l'aide du logiciel interva‐4.
Résultats
De 1990 à 2013, la mortalité globale a diminué de près de deux tiers chez 81.292 enfants (10.588 décès). La mortalité était 51% (IC95%: 45% ‐58%) plus élevée en saison pluvieuse qu'en saison sèche tout au long de la période d’étude. La différence saisonnière augmentait de façon significative avec l’âge, les taux de mortalité en saison pluvieuse versus saison sèche étant de 0,94 (0,86 à 1,03) chez les nouveau‐nés, de 1,57 (1,46‐1,69) chez les nourrissons post‐néonatals et de 1,83 (1,72‐195) chez les enfants de moins de cinq ans (p pour le même effet <0,001). Selon interva, les décès dus au paludisme étaient la raison principale de la différence saisonnière de la mortalité, causant 50% de tous les décès pendant la saison des pluies, et seulement lorsque interva prenait en compte la saison de décès, rendant ainsi l'argument auto‐confirmatoire.
Conclusion
La mortalité a diminué tout au long de l’étude, mais la saison des pluies a continué d’être associée à une mortalité globale 51% plus élevée.