Nichée dans l'arrière‐pays amazonien, l'extraction informelle de l'or se fait de façon largement inaperçue. Les paysages « sauvages » doivent traverser les prospecteurs pour accéder à ces sites miniers reculés et les exploiter sont constitués de forêts primaires, de chutes d'eau déchaînées et de cours d'eau imprévisibles – des lieux qui limitent et empêchent le développement d'infrastructure de base. Sillonnant ces terrains, les prospecteurs conçoivent des « infrastructures fluides » innovantes qui permettent de continuer l'exploitation de la mine, mais qui dévoilent également la connexion subtile entre les périphéries et les centres économique. La perception de la nature sauvage de ces lieux donne une idée de la conceptualisation et de l'utilisation de « l'enclavement » non pas pour désigner des régions vierges et inaccessibles, mais plutôt comme intimement liées et, à bien des égards, définissant les impacts diffus et multiples de processus mondiaux plus vastes. Ce sont des zones dans lesquelles la nature est en effet retournée à l'envers.