This study explored the link between religious practice and depressive somatization process in the Togolese sociocultural context. It was a descriptive cross-sectional study conducted from January 16 to December 30, 2011 at the University Clinic of Psychiatry and Medical Psychology of the Lomé Sylvanus Olympio University Hospital. The study included 144 depressed patients amongst which 96 women (66.66%) and 48 men (33.34%) with a mean age of 35.54 years (range 15 and 58 years) and a sex ratio of two for women. Among them, 84 were married (58.33%), 47 were single (32.64%) and 13 were divorced (9.03%). Only 12 of them did not attend school (8.33%) while 132 did it (91.67%), of which 24 attended primary schools (16.66%), 72 attended secondary schools (50%) and 36 attended higher schools (25.01%). By religious affiliations, 96 were Christians (66.67%) from all denominations including Pentecostals (16%) and 8% Protestants. Muslims comprised 16 members (11.11%) and 32 were animists (22.22%). The various pains (58.33%), digestive disorders (45.14%) and warm sensations of the body-type burns (36.10%) were the main manifestations of depressive suffering. The abdomen (36.10%), the precordial region (32.63%) and the head were the principal invested areas of somatization. The precordial and joint pains represented 66.75% and 27% respectively in men, pruritus and abdominal disorders accounted for 80% and 90% in women. There was a strong relationship between the unconscious choice of certain body areas of somatization and the sex of patients (corrected χ2=156.47; P<0.000; C=0.5). Muslims somatized preferentially on the skin and ano-genital organs while Animists and Christians have mainly invested precordial and abdominal areas. The analysis of variance (ANOVA) showed a relationship between the number of years of religious practice and somatization areas (F=9.07 threshold at P>0.001). The authors found that if depressive somatization is frequent, the probability of investing in an organ in such situations is reversely proportional to sex and the number of years spent in the religious practice.
Cette étude avait pour objectif d’établir le rôle de la religion dans le processus de somatisation dépressive et de déterminer les facteurs associés à l’investissement et au choix préférentiel des zones de somatisation.La technique d’échantillonnage ad hoc a été utilisée pour recruter 144 patients déprimés avec caractéristiques somatiques (critères CIM-10). Les données ont été recueillies sur la base d’un entretien semi-dirigé. Le traitement des données quantitatives a été fait à l’aide des logiciels Sphinx Lexica Plus, du SPSS 18. Les corrections de Yates ont été appliquées lorsqu’un effectif théorique était inférieur à 5. Le calcul du Khi2 et du coefficient contingence (C) pour estimer les degrés de lien entre les variables qualitatives, ainsi que les intensités de ces liens.Sur 144 patients, il y avait 96 femmes (66,66 %) et 48 hommes (33,34 %), d’âge moyen 35,54 ans (extrêmes 15 et 58 ans) avec un sex-ratio de deux en faveur des femmes. Parmi eux, il y avait 84 mariés (58,33 %), 47 célibataires (32,64 %) et 13 divorcés (9,03 %). Douze n’étaient pas scolarisés (8,33 %) et 132 l’étaient (91,67 %) dont 24 au primaire (16,66 %), 72 au secondaire (50 %) et 36 au supérieur (25,01 %). L’appartenance religieuse a indiqué qu’il y avait 96 chrétiens (66,67 %) toutes obédiences confondues dont 16 % de pentecôtistes et 8 % de protestants. Les musulmans comprenaient 16 membres (11,11 %) et les animistes étaient 32, soit 22,22 %. Les algies diverses (58,33 %), les troubles digestifs (45,14 %) et les sensations d’échauffement du corps à type de brûlures (36,10 %) étaient les principales manifestations de la souffrance dépressive. L’abdomen (36,10 %), la région précordiale (32,63 %) et la tête étaient les principales zones investies. Les précordialgies et les arthralgies représentaient respectivement 66,75 % et 27 % chez les hommes, le prurit et les troubles abdominaux représentaient 80 % et 90 % chez les femmes. Les musulmans ont préférentiellement somatisé sur la peau et les organes ano-génitaux tandis que les animistes et les chrétiens ont investi majoritairement les régions précordiales et abdominales.Les auteurs ont trouvé que si la somatisation est le mode préférentiel d’expression de la souffrance dépressive chez le sujet africain, la probabilité d’investir un organe du corps est inversement proportionnelle au sexe et au nombre d’années de pratique religieuse.